DRAME
Hier à Béthune, un enfant de trois ans tué dans sa poussette, happée par un camion
Vive émotion et colère hier à Béthune après le décès d’un enfant d’à peine trois ans dans un accident : un camion a accroché sa poussette, entraînant l’enfant sous sa remorque.
Choqués, émus jusqu’aux larmes ou en colère, les habitants du Mont-Liébaut, à Béthune, ont vite appris la nouvelle du drame qui s’est produit dans leur quartier hier vers 10 heures. Un enfant est mort après qu’un semi-remorque a happé sa poussette en manoeuvrant. Sous les yeux de sa mère. La poussette et l’enfant ont été entraînés sous la remorque du camion qui s’est vite immobilisé. Mais les sapeurs-pompiers et les médecins du SMUR ne pourront rien pour sauver le petit Alexis, un enfant de Verquin, commune limitrophe de Béthune, décédé sur les lieux du drame.
« Le chauffeur mis en cause a semble-t-il mal négocié son virage sur la droite, explique le procureur de la République à Béthune, Louis Wallon. Il ne semble pas contestable que le landau était bien sur le trottoir. » Car c’est en effectuant une manoeuvre pour entrer, en marche arrière, dans l’espace de réception du magasin Brico Dépôt, à l’arrière de la patinoire béthunoise, que le chauffeur a « mordu » sur le trottoir où la maman et son enfant se trouvaient. Lui aussi particulièrement choqué, le chauffeur, un Loossois de 46 ans, a été placé en garde à vue, bien que les dépistages d’alcoolémie et de stupéfiants se fussent révélés négatifs. « On veut prendre le temps de poursuivre l’enquête, d’entendre si c’est possible la maman, ajoutait hier soir le procureur. Peut-être se dirigera-t-on vers un défèrement au parquet ce jeudi. Car si on n’est pas en présence d’un chauffard, il y a un défaut de maîtrise du véhicule. »
Émotion et colère
L’enquête de police devra également déterminer les conditions d’accès des camions à cet endroit. Des camions qui doivent visiblement emprunter une rue en sens interdit pour livrer leur marchandise en accédant à une zone urbanisée, au pied d’immeubles. Certains riverains se faisaient d’ailleurs l’écho des habitants du quartier quant à la sécurité : « C’est dangereux, ici, avec tous ces camions qui passent dans une rue si étroite. » « Moi j’ai interdit à ma fille de laisser jouer les enfants ici. » Même Daniel Boys, premier adjoint béthunois, clamait qu’il est « anormal que des camions passent dans des rues comme celles-ci où il y a des gens sur les trottoirs, où des enfants jouent.
Ce n’est pas possible, pas possible… » •
STÉPHANE DEGOUVE